Quatre mois se sont écoulés depuis le jour « fatidique » car il était important pour moi de prendre du recul avant de vous informer de ce qui s’est passé depuis le 10 juin.
Bilan
Tout d’abord je tiens à rappeler que ce référendum est peut-être une infime défaite comptable, mais il représente aussi un immense succès : nous avons prouvé que l’opposition au projet n’était pas le fait d’une poignée de riverains, mais de la moitié des électeurs. Tout politicien digne de ce nom et respectueux de la démocratie devrait tenir compte de cette réalité, et envisager au moins un aménagement du projet dans le sens de nos revendications. Mais à part les fanfaronnades de circonstance, il n’ y a eu aucune déclaration dans ce sens de la part de nos élus, et cela ne m’étonne pas.
Mon sondage auprès de vous
Vous souvenez-vous ? Peu avant le vote, suite à mon interpellation, le Conseil communal a refusé de confirmer si le dépouillement du scrutin était correctement sécurisé et selon quelle procédure. Puis la Chancellerie a annoncé qu’il ne serait pas possible aux Saint-Blaisois de voter par internet. Suite à ces événements suspects, je vous ai interrogé sur l’opportunité d’un recours et votre disponibilité éventuelle à le soutenir financièrement et à le signer. 15 personnes on répondu à mes questions, je les en remercie. Mais le résultat était clair : seules 4 auraient été favorables à un recours. Ne pouvant plus agir seul, j’ai renoncé à engager une démarche de recours. De fait, même si vous m’aviez soutenu, cela aurait été peine perdue, car le délai pour adresser un recours de ce type est de 6 jours, ce que je ne savais pas.
Sachez que j’ai tout de même adressé un courrier au Procureur Général pour lui signaler le caractère suspect des faits ayant précédé le référendum. M. Pierre Aubert m’a répondu très rapidement, mais il ne semble pas disposé, du moins officiellement, à ouvrir une enquête.
Le recours de Mr Overstolz
J’ai fait la connaissance de M. Overstolz le 2 juin, lors de notre apéro. Celui-ci a déposé un recours dans les délais, de sa propre initiative. L’objet de son recours est l’information fallacieuse du Conseil communal sur les apports fiscaux qu’engendrerait le projet. Le recours a été validé par la Chancellerie d’Etat. Il est actuellement en traitement au Service juridique cantonal qui peut soit le rejeter, ce qui valide la votation, soit l’accepter ce qui implique une nouvelle votation, sous réserve d’un recours au Tribunal cantonal de la part du Conseil communal. On estime que la décision du Service juridique sera prise d’ici un mois. Donc, il se peut que le délai d’opposition démarre avant la fin de l’année. En tous les cas, merci M. Overstolz !
L’ADSB reprend le flambeau
L’Association pour le développement harmonieux de St-Blaise, ADSB, présidée par M Fabien Wolfrath prend comme convenu la direction des oppositions. La procédure d’opposition est réservée aux citoyens subissant un préjudice direct émanant du projet, sont donc concernés les riverains des immeubles et des voies d’accès. Cette procédure prend habituellement beaucoup de temps, des années parfois. Donc nous pouvons souffler un peu avant que les machines de chantier nous envahissent.
Tôt ou tard l’ADSB devra engager des frais juridiques importants, car il est certain que les partisans ne vont pas lésiner avec les honoraires d’avocat ! Aussi, si vous voulez continuer à contribuer à faire opposition au projet sans être préjudiciable, n’hésitez pas soit à adhérer à l’ADSB, soit à la soutenir par un don à l’adresse bancaire ci-dessous.
IBAN : CH59 8024 1000 0119 0552 7
De notre côté nous allons dissoudre « l’Association pour la démocratie directe », qui nous a permis de financer la campagne du référendum.
Nos démissions à St-Blaise
Comme vous l’avez appris par les médias, Dominique Quiroga et moi-même avons démissionné du Conseil général et des Commissions à St-Blaise. Je joins nos lettres de démission à ce courrier.
Démission J.Ph Scalbert
Démission D.Quiroga
Nous avons également démissionné de l’Entente. Si son secrétaire général M Lorenzo Zago a contribué avec beaucoup d’engagement au succès de notre référendum (même si nous l’avons perdu, ce fut un succès), trop de divergences fondamentales nous séparent, notamment sur les questions environnementales. Mais ce qui nous a déçu profondément c’est l’attitude d’une majorité des membres de l’Entente qui ont adhéré pendant deux ans à l’unanimité béate des Conseillers généraux du PLR et du PS sans oser le débat et encore moins la critique. Pour ma part je pensais que l’Entente avait été créée pour offrir une alternative concrète aux 2 partis traditionnels, mais j’ai du déchanter.
Qu’adviendra –t-il de « Chauderons non merci »
Ma courte expérience politique m’a conduit à des réflexions approfondies sur les grands problèmes environnementaux et sociétaires qui ne secouent pas seulement St-Blaise mais la planète entière.
J’ ai publié des « Contrefiches » pour argumenter de façon simple et illustrative notre opposition au projet. Et il semble que cette manière de communiquer a porté ses fruits, bien qu’il soit toujours difficile d’évaluer l’impact réel des instruments de communication.
Aussi, j’ai assez envie de continuer, de façon informelle avec ces « Contrefiches ». Le site « Chauderons non merci » ne concernerait plus seulement le projet de Chauderons mais deviendrait alors une sorte de blog politique.
Dans moins de deux ans, les prochaines élections communales !
Personnellement une des prises de conscience de mon engagement politique, c’est que si le monde doit changer, c’est par la base. Nos dirigeants sont trop loin de nous, ils sont trop préoccupés à défendre des intérêts privés ou leur position de pouvoir. C’est au niveau de la Commune que cela doit commencer, que doivent être placés les dirigeants qui s’engagent vraiment pour l’intérêt public. Les grands partis, les grandes institutions planétaires, les ONG sont finalement assez inefficaces pour que les choses changent : beaucoup de paroles, mais peu d’actes. Par contre un engagement local amènera proportionnellement beaucoup plus de personnes à agir : c’est le grand mérite de notre référendum d’avoir réuni l’appui de la moitié du village, et pas seulement des riverains.
Si cet engagement local se multipliait dans chaque commune, il remonterait vers le haut et sera la base de l’expression d’une vraie volonté populaire.
Bien sûr, cela demande du courage, du temps et du talent. (Mais tout cela s’apprend. Par exemple, Il y a 3 ans, je ne pouvais pas m’exprimer en public sans tremblement dans la voix.) Et quand la mayonnaise prend, c’est gratifiant !
Nous aimons nos enfants, ne devons nous pas réviser nos priorités et consacrer du temps à construire leur avenir ?
En 2020, s’offre aux St-Blaisoises et St-Blaisois l’opportunité de changer une équipe politique qui n’est pas soucieuse de défendre l’intérêt public mais se centre sur l’intérêt privé. C’est trop grave pour que nous la laissions continuer à déterminer l’avenir de notre commune et de leurs jeunes habitants.
Alors la seule chance pour offrir l’opportunité à St-Blaise de se développer dans le respect de la démocratie, de l’environnement et du denier public, c’est de proposer une véritable alternative aux partis traditionnels. Il faudrait à St-Blaise réitérer le coup du « Canette » au Landeron !
Mon projet personnel est de consacrer les semaines prochaines à définir les bases d’un nouveau parti politique, en les illustrant par des « Contrefiches » conçues dans le même esprit que celles que vous avez reçues. Je ne sais pas encore si j’aboutirai et je sais encore moins si je continuerai à maintenir votre intérêt. Si ça n’est pas le cas signalez-le moi et votre adresse sera retirée de mon fichier de destinataires.
En attendant, je vous réitère mes remerciements chaleureux à toutes celles et tous ceux qui nous ont appuyés et je vous souhaite un agréable automne, même si ses températures ne sont pas tout à fait naturelles…
Jean-Philippe Scalbert, fondateur du mouvement citoyen « Chauderons non merci »